Forbes ajoute un indicateur de philanthropie à son classement des grandes fortunes

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  • Dernière modification de la publication :9 décembre 2022
  • Publication publiée :6 octobre 2018
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Dans un article publié en ligne le 3 Octobre 2018, la journaliste Deniz Cam fait pour Forbes une annonce. Le magazine Forbes ajoute un indicateur de philanthropie à son classement des 400 plus grandes fortunes américaines. Le score de générosité attribué aux ultra-riches américains est de nature à modifier leur position dans le classement du célèbre magazine. Cette nouveauté devrait donc avoir un retentissement certain dans le milieu des philanthropes américains.

Comment le magazine Forces a-t-il calculé son indicateur de philanthropie des grandes fortunes ?

Une trentaine de journalistes du magazine ont compilé toutes les sources auxquelles ils avaient accès. Ils ont ainsi parcouru les données fiscales disponibles des donateurs, et celles des fondations (trusts). De plus, ils ont consulté les comptes publics des organisations non gouvernementales, les communiqués de presse etc… Et enfin, ils ont contacté chacune des 400 personnalités recensées par leur classement annuel.

A partir de cette masse de données, les journalistes de Forbes ont calculé combien chaque mécène avait donné au cours de sa vie. C’est là un indicateur de générosité en valeur absolue (untel a donné x millions de plus qu’un autre). Et ils ont mesuré combien cette somme représentait en pourcentage de la fortune du donateur. L’indicateur est là relatif, puisqu’il permet de caractériser le degré de générosité de chacun par rapport à ses (colossaux, certes) moyens. Lorsque les données n’étaient pas disponibles aux journalistes, ces derniers n’ont pas attribué de score, ils mentionnent simplement NA (non available).

Les deux indicateurs pris en compte à part égale, le score de philanthropie attribué aux plus grandes fortunes va de 1 à 5. La note de 5 caractérisant les plus généreux des philanthropes. Les équipes de Forbes ont ensuite affiné leur classement selon d’autres critères. Ils prennent ainsi en compte l’adhésion au giving pledge de Bill Gates et Warren Buffet, ou l’engagement personnel des donateurs dans les initiatives qu’ils soutiennent.

Forbes ajoute un indicateur de philanthropie à son classement : qui sont les plus généreux parmi les plus riches américains ?

36 personnalités parmi les 400 plus grandes fortunes américaines obtiennent le score maximal de 5. Sans surprise, Bill Gates est en valeur absolue le plus grand donateur, avec la somme de 35,8 milliards de dollars affectés à la Fondation Bill and Monica Gates. Pour autant, il n’est pas le plus généreux, puisqu’il a donné « seulement » 27% de sa fortune. C’est à George Soros que revient le titre. Il a en effet affecté au cours de sa vie 32 milliards de dollars à ses œuvres (Open Society Fondations), ce qui représente 79% de sa fortune.

L’article qui annonce que Forbes ajoute un indicateur de philanthropie à son classement se fait un malin plaisir à mentionner un nom en queue de peloton. Parmi les célébrités, l’une d’entre elles se distingue en effet pour son peu de générosité. Il s’agit de Donald Trump… Au cours de sa vie, le président des États-Unis a donné 30 millions de dollars, ce qui représente moins de 1% de sa fortune. Et en outre, une partie de ses dons fait l’objet d’un contentieux, puisque le président Trump est accusé d’avoir utilisé les deniers de sa fondation à des fins personnelles…

Quel est l’intérêt d’un indicateur de philanthropie et d’un classement des philanthropes ?

Dans la tradition de la philanthropie française, on est souvent adepte de la maxime de Saint François de Sales : « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit ». Les mœurs américaines sont en la matière différentes, et plus généralement en ce qui concerne la publicité du rapport à l’argent. Néanmoins, certaines grandes fortunes américaines ont refusé de se prêter au jeu du classement Forbes de la philanthropie. Certains invoquent des raisons de vie privée, d’autres leurs convictions religieuses.

Deux éléments (au moins) amènent cependant à considérer que la démarche du magazine Forbes présente un véritable intérêt. D’une part, quand Forbes ajoute un indicateur de philanthropie à son classement, au delà du travail journalistique de fond, il informe le grand public. Les montants en jeu rivalisant voire surpassant le produit intérieur brut de certains pays, leur influence sur le cours du monde mérite d’être connue de tous. D’autre part, il faut souligner le potentiel effet d’émulation qu’engendre un tel classement. Au delà de la transparence comme bonne pratique, si les plus riches se lancent dans une course au financement de l’intérêt général, qui s’en plaindra ?

Vous n’êtes pas Bill Gates ou George Soros, mais vous souhaitez contribuer à l’intérêt général ou améliorer vos pratiques de don actuelles ? N’hésitez pas à prendre contact avec nous !

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